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Mots et choses de la houillerie
liégeoise et herstalienne
au dix-huitième siècle
[1]

Par DANIEL DROIXHE

Au vieil ami René Leboutte et à Nicole,
en leur souhaitant la plus longue et heureuse retraite à Florence.

Le 8 octobre 1778, vingt-six mineurs furent submergés par un coup d’eau à la fosse dite Crompîre. Celle-ci a laissé son nom à une des rues de Herstal. La localisation approximative de la houillère est indiquée en rouge sur un Plan partiel de la Seigneurie de Herstal, reconstitué à l’échelle d’1/10.000e par le Service de l’Urbanisme de la Ville de Liège (illustration 1). La rue de la fosse Crompîre prolonge celle du bure Crève-Cœur, marquée en bleu, qui s’étend de manière  sinueuse entre la rue Haute-Préalle et la rue Émile Muraille. On emprunte à l’admirable ouvrage d’André Collart-Sacré de 1927 ces informations, complétées par le catalogue de l’exposition qui s’est tenue au Musée de Herstal en 1982 sur Herstal avant les usines[2]. Des 26 mineurs pris au piège, un seul, Pierre Budin, survécut. Le registre paroissial donne les noms de ceux qui moururent, dont on ne retrouva que deux corps.


Illustration 1.

Au même moment, un ouvrage monumental décrivait dans le plus grand détail le fonctionnement de la houillerie liégeoise — et c’est à cet ouvrage que je voudrais m’attacher ici, en l’éclairant de ce que fournit l’ouvrage de Collart-Sacré et la Houillerie liégeoise de Jean Haust, de 1925, réédité en 1976 avec une introduction du Professeur Jean Lechanteur[3]. De 1768 à 1779, le médecin Jean-François-Clément Morand (1726-1784), directeur et bibliothécaire de l’Académie royale des Sciences de France, professeur au célèbre Collège de France, publiait un Art d’exploiter les mines de charbon de terre qui était notamment le fruit d’un séjour effectué dans la principauté. Dès l’introduction, il écrit :

La portion la plus nombreuse du peuple de Liège, jusqu’aux femmes et aux enfants, vit dans les Mines de Charbon qu’ils nomment Houillières, ne subsiste que par la Houille, et ne connaît point d’autre feu que celui de cette matière répandue de tous côtés sous leurs pieds. Appelé dans ce pays il y a plusieurs années, je fus invité par l’Académie  à quelques recherches sur ce fossile[4].

Il faut en effet rappeler qu’on fit à Liège un usage industriel et domestique précoce du charbon de terre, en avance sur la France longtemps fidèle au charbon de bois.

Une des planches qui ouvrent le premier volume de l’ouvrage de Morand montre d’une part une Carte topographique de Liège et des environs, qui détache notamment le Bouxhtay, à l’est une Houillère, en-dessous la Houillère de la Bacnure. Le terme « Bouxtay », écrit Morand, désigne un « bur souterrain » (illustration 2)[5]. Morand ne restitue pas correctement le terme wallon puisque celui-ci s’écrit Bouxhetay et se prononce bouh’tê. Il désigne, dit Haust dans le Dictionnaire liégeois, un « petit puits intérieur » et est un diminutif de bouhe, qui désigne une petite chose : un « très petit débris de paille », un « grain de poussière », un « corpuscule » (d’un latin vulgaire *buska, d’origine germanique, qui donne le fr. bûche)[6].


Illustration 2.

Morand donne par ailleurs une liste des Bures et mines de houille de la région de Liège, où il distingue la Rive gauche (illustration 3)[7]. Au n° 55 correspond le  « Beur dè Maises dèl Brouck », « aux bras », donc sans cheval, « près le Château du Bouxtay ». On retrouve aussi, au n° 58, la fosse « Krompire ». Celle-ci appartenait, comme la fosse Crève-cœur dont il va être question, à l’ancienne concession de la Petite Bacnure qui comportait une vingtaine de fosses. Celles-ci s’étendaient du bur Ghaye cheval, d’où sans doute la dénomination de rue du Gaillard-Cheval,au nord-ouest de Bernalmont et du Thier-à-Liège, au bur Xhufnalle, correspondant peut-être à la rue de la Hufnalle,au sud de Bernalmont. L’étendue de la concession explique la place que lui accorde la Carte topographique. Curieusement, le w. hufnale désigne un «tourteau, petit pain plat, une espèce de galette qu’on fait cuire à l’entrée du four et qu’on mange tout de suite ». Le mot aurait été appliqué par métaphore à la forme de la veine qu’exploitaient les houillères au sud de Bernalmont.


Illustration 3.

C’est seulement au XXe siècle que la Société de la Petite Bacnure a fusionné avec celle de la  Grande Bacnure, qui remontait au premier quart du XIXe, et qui avait sa paire, son siège d’exploitation dans le quartier de Bernalmont, « le long de la voie de chemin de fer, vers Coronmeuse ». Je renvoie à un intéressant article sur « Les ruines du Bouxhtay : le plus beau paysage de Herstal, jadis une montagne de charbon [8]». J’y joins deux images : la Petite Bacnure aux temps modernes (illustration 4) et le terril de la Petite Bacnure avec une dalle d’un ancien puits à proximité de la chapelle du Bouxhtay, à l’ouest du terril (illustration 5).


Illustration 4.


Illustration 5.

La Carte topographique est accompagnée d’une Carte des environs de Liège relative aux mines de charbon de terre (illustration 2, plus haut). On retrouve le nom du Bouxhtay agrémenté d’au moins un symbole représentant une église — la chapelle du château du Bouxhtay, chaussée Brunehaut — et de deux symboles qui pourraient représenter des houillères de la Petite Bacnure. Je laisse aux amateurs le soin d’identifier la signification des autres symboles supposés de houillères.

Quand Jean-François  Morand écrit que la houille est « répandue de tous côtés » sous les pieds des Liégeois, il rend compte de ce que fut le plus ancien mode d’exploitation du charbon, que Collart-Sacré rapporte de la manière suivante. « Lorsqu’une veine se présentait à flanc de coteau », il était relativement « simple de pratiquer une excavation horizontale permettant d’exploiter à de grandes profondeurs et avec dégagement facile et commode, tant pour les eaux que pour les produits[9] ». Cette cavité souterraine ou sorte de grotte portait le nom générique wallon de bôme, transcrit baume en français dialectal. Le mot vient du latin balma, comme palma donne en fr. paume ou calamus « roseau » donne chaume, etc. Le latin balma vient lui-même du gaulois, de sorte qu’il a donné des formes « dans l’aire géographique où s’établirent les Celtes », c’est-à-dire  le domaine en France mais aussi en Suisse et en Italie du Nord[10]. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’on trouve une rue de la Baume à Herstal, entre la rue Verteet la rue Sur-les-Thiers, mais aussi à Seraing, à La Louvière, etc.

Collart-Sacré nous relate un épisode pittoresque à propos de ce mot. Un certain Joannes Conval et ses complices ont effectué un vol de nuit chez le nommé Libert Boulanger. Ils sont pris et Conval, condamné à mort, raconte qu’ils allèrent ensemble « jusqu’à la bome de la vigne appartenant au sieur Henry Lovinfosse, marchand de l’anneau d’or à Coronmeuse ». Je pourrais vous parler longuement de l’auberge de  l’Anneau d’Or, où l’on venait autrefois boire la keûte, bière de saison, manger les écrevisses de Meuse et acquérir des pasquèyes qu’il était dangereux de distribuer à Liège. Les cambrioleurs de la « bome de la  vigne » avaient en effet l’intention de « cacher dans ladite bome les effets volés », mais ils s’aperçurent qu’on y travaillait et s’en allèrent « de ce pas dans la vigne du sieur Bouille » — et je pourrais aussi vous parler de ce Bouille qui vendait les pasquilles en question à Coronmeuse.

L’étendue et la disposition des veines ne permettaient pas toujours de poursuivre loin leur exploitation et il fallait alors creuser un puits vertical : c’est évidemment le beûr, en fr. le bure. Morand en fournit une vue générale dans une gravure intitulée « Pendage de plateur » (illustration 6).  L’installation minière exploite ici une couche en plateur, c’est-à-dire « dont l’inclinaison est comprise entre 0° et 45° » (Haust, DL). Morand nous explique, en d’autres termes, qu’on désigne par platteure, planeure  « une veine qui se prolonge à plat, ou qui est peu inclinée », c’est-à-dire qu’elle est plus ou moins « parallèle à l’horizon », ou qu’elle « s’en écarte peu[11] ». Comme on dit que les veines de charbon « ont une marche ou une pente », « on exprime cette marche peu inclinée, en disant que la veine va en pente, qu’elle a une belle platteure », etc.


Illustration 6.

D’où vient le w. beûr ? Jean Haust le fait remonter à l’ancien haut allemand *būr- « cabane, chalet, hutte[12] ». Beûre « a dû se dire primitivement de la hutte construite sur la bouche du puits d’extraction » pour s’appliquer ensuite  « au puits lui-même ». La planche XIII de Morand montre très précisément le « Plan du bure et de la charpente en perspective » (illustration 7).


Illustration 7.

La planche VII détaille les « outils pour l’enfoncement d’un bure » (illustration 8). On voit ici divers pics, dont on distinguera les outils référencés par B1 et B2, des hawês, diminutif de hawe « houe », de l’anc. haut all. houwa « houe[13] ». Ces outils servent à « remuer les terres, à écarter les masses dures, à les saper et à les démolir », dit Morand. Le premier a un bout tranchant de « deux pouces et demi de large », soit un peu plus de 6 cm., le pouce constituant la douzième partie du pied, de 30 cm. Le second modèle a un fer d’un pouce et demi de large, soit un peu moins de 3 cm. Il est fait pour les « terrains durs », et diffère donc « par sa force qui est plus considérable ». On voit la précision des instruments utilisés.


Illustration 8.

Le beûr occupe une place importante dans le paysage liégeois, et dès lors dans la littérature dialectale du pays. Dans une Désolation des pauvres paysans liégeois  qui date du XVIIe siècle, les Liégeois se vengent de la soldatesque croate qui dévaste  le pays sous les ordres du cruel Jean de Weert. Une chronique du temps montre les principautaires, particulièrement à Tilleur et Jemeppe, jetant les soudards « pêle-mêle dans les carrières aux houilles sans s’amuser à les faire prisonniers ». La pasquille wallonne raconte :

Li beûr è sarè-t-a parler :
in-y-a bêcôp qui l’ont ploumé !
Oyi, si-my-âme, dès capitinnes,
atot ine trogne si vilinne,
î ont toumé li tièsse divant.
ossi pèzants qu’ dès-olifants ;
on lès-oyéve turtos beûler
come on-z-ôt lès torês hoûler.
Le bure en saura quoi dire :
il en a beaucoup qui l’ont mesuré !
Oui-da, sur mon âme, des capitaines,
avec une trogne si vilaine,
y sont tombés, tête en avant,
aussi lourds que des éléphants ;
on les entendait tous beugler
comme on entend les taureaux hurler[14].

J’ai évoqué dans mes Lettres de Liège, parues en 2012, une pasquille de la même époque, intitulée Complainte des paysans sur le ravagement des soldats. On y dénonce les déprédations commises en 1631 par les soldats de la garnison du roi d’Espagne casernée à Herstal. Sont décrites, selon une chronique du temps, les exactions qui frappèrent particulièrement « les faubourgs de Saint-Léonard et de Vivegnis ».

Le terme beûr apparaît également dans telle paskèye évoquant la pauvre condition de la femme à Liège. La Complainte d’ine pôve bot’rèsse (1804) est l’œuvre du curé Ramoux, auteur du Valeureux liégeois et bienfaiteur de la vallée du Geer, qui avait été formé à l’école des Lumières du temps du prince-évêque Velbruck. On y  fait dire à la femme qui transporte houille ou produits du jardin dans son bot, dans sa hotte :

Qui n’ so‑dje èco come dj’èsteû
divant d’èsse mariêye !
Dji louk’reû d’ mî miner m’ djeû
po n’ pus èsse trompêye.
Mi bouname è‑st‑on pôve sîre
èt dj’a stou, djèl pou bin dîre,
ine pôve aveûglêye. (bis)
Que ne suis-je encore comme j’étais
avant d’être mariée !
Je veillerais à mieux mener mon jeu
pour ne plus être trompée.
Mon bonhomme est un pauvre sire
et j’ai été, je peux bien le dire,
une pauvre aveuglée (bis)
   
I‑n‑y‑årè bin vite qwatre ans
qui dj’ soufe, qui dj’èdeûre;
ç’ fourit po l’ nut′ dè l’ Sint‑Dj’han :
bènèye l’avinteûre !
Qwand dji hoûta sès sièrmints,
O ! qui n’ touma‑dje so l’moumint
å fî fond d’on beûr ! (bis)
Il y aura bientôt quatre ans
que je souffre, que j’endure ;
ce fut par la nuit de la Saint-Jean :
bénie soit l’aventure !
Quand j’écoutai ses serments,
O ! que ne tombé-je sur le coup
au plus profond d’un bure ! (bis)[15].

« Tous les différens ouvrages que comporte l’enfoncement et les travaux d’une fosse, entraînent nécessairement des hangards ou lieux couverts », écrit Morand : « le mot de Hernaz est adopté au pays de Liege pour signifier l’enceinte couverte[16] ». Morand rapproche correctement le mot du fr. harnais, employé comme « terme général » pour désigner « les meubles et ustensiles destinés à l’usage de certaines professions ». « Quand cette barraque est faite grossièrement, et n’emporte que peu de matériaux, elle retient le nom de Hutte, en patois Houtte ; mais elle n’est lieu que pour quelques  petits bures. » Le DL de Haust n’enregistre que houte dans l’expression si mète a houte « se mettre à couvert (pour le pluie) », mais le terme était encore attesté dans le sens de « hutte » dans le Dictionnaire de Henri Forir, un de nos poètes herstaliens, ouvrage paru de 1866 à 1874, dont j’ai extrait voici 40 ans quelques mots intéressants.

Lorsque ces édifices abritent un puits plus important, on enferme l’enceinte « d’une façon plus solide », comme sur la planche XII (illustration 9). On y voit un treuil servant à monter les paniers, que l’on nomme toûr ås brès’ « tour à bras », selon Collart-Sacré. Celui-ci ajoute : « Un rouage spécial, le molinai guidait la corde lorsqu’en s’enroulait sur le tambour » : je n’ai pas trouvé le mot dans la Houillerie liégeoise de Haust. On y voit aussi l’enceinte constituée « de fortes pieces de bois formant une cage à claire-voie, anciennement appellée en Houillerie Belfleude ». Haust y distingue une forme ancienne de bèlfleûr ou bèle-fleûr « chassis à molettes, haute charpente supportant les deux rôles (molettes ou poulies) qui font monter et descendre les cages dans le puits ». Haust précise  que le mot remonte à l’anc. wallon bellefroit, correspondant au fr. beffrois, et il note que « Morand, à la fin du XVIIIe s., écrit encore belfreude » - ou plus exactement « Belfleude », avec confusion des consonnes vibrantes r/l.


Illustration 9.

À droite, on voit une cheminée de briques qui relève de la méthode d’aération. Celle-ci  constitue une autre grande question qui occupe les ingénieurs liégeois. Des bures sont spécialement dévolus à la fonction d’aérer les mines (illustration 10).


Illustration 10.

La cheminée est présentée comme suit par Morand. « On se contente quelquefois de conduire l’air entre des planches », « dans le fond des ouvrages ».  Mais on bâtit parfois « une espèce de cheminée de brique » qui est appelée « en terme du métier, Cheteur, à cause de sa forme conique, comparée par les houilleurs à celle d’une ruche, ainsi nommée dans le patois de Liege ». La construction, qui sert à activer l’aération, est « en effet d’une figure à peu près carrée jusqu’aux deux-tiers de sa hauteur, et va ensuite en se rétrécissant en manière de cône tronqué ». L’académicien français était bien informé. Le liégeois tchèteûre, ou tchèteûte à Ans, Glons, Hognoul, etc. vient du latin *captôria « récipient », terme qui ne subsiste plus qu’en gallo-roman, et plus spécialement, dans la partie de la Gaule romanisée qu’on appelle domaine d’oïl, et plus particulièrement encore dans la France du Nord, la Picardie et la Wallonie. Le terme latin n’a pas de survivance en italien, espagnol, roumain, etc. Son dérivé gallo-roman désigne au départ une « ruche ». Tel était le sens à Liège, mais aussi à Mons, dans le pays de Calais, dans l’Aisne , en Meurthe-et-Moselle, etc. Mais il n’y a que dans la région de Liège qu’il ait été appliqué — avec ce sens de l’image qu’ont les principautaires - à une construction au-dessus du bure d’airage, car à Namur, chètoire désigne un « chapeau en jonc » et à Mons la catoire est « une forme dans laquelle on place les pains avant les cuire ».

Comme l’écrit encore Collart-Sacré, « la descente et la remontée des ouvriers se faisaient primitivement par des håles ou échelles[17] ». « Plus tard, on imagina de laisser descendre et remonter les ouvriers dans la coufåde ou cuffat » (illustration 9). « C’est la plus grande de toutes les Caisses employées à amener les Houilles et Charbons au jour ; son nom dérive peut-être de Cophinus », c’est-à-dire « une corbeille, un panier sans anse », qui a donné le fr. couffin « berceau de petite dimension facilement transportable ».Morand se trompait, mais l’origine du mot a été l’objet d’un débat au XXe siècle.


Illustration 11.

Dans son Vocabulaire professionnel du houilleur borain. Étude dialectologique[18], de 1981, Pierre Ruelle, naguère professeur à l’Université Libre de Bruxelles, écrit que, selon le Dictionnaire liégeois de Haust, le terme wallon « serait un dérivé du liégeois coûve, latin cupa, ‘prononcé coûfe comme l’allemand kufe’ ».Ce terme germanique signifie « patin ». L’hypothèse de Haust est acceptée par le Französisches etymologisches Wörterbuch de Walther von Wartburg, le plus sûr et le plus savant ouvrage consacré à l’histoire étymologique du français mais aussi aux termes dialectaux du domaine gallo-roman apparentés aux mots français (1922-1967)[19]. Mais pour P. Ruelle, « l’explication ne peut guère être admise si l’on songe que tout le groupe, bien vivant des dérivés borain et liégeois de cupa a maintenu le v » —  comme dans les liég. coûv’lète  terme archaïque du lexique de la houille pour désigner une « petite cuve »,  coûv’lêye « contenu d’une cuve », coûv’lî « tonnelier », etc. En outre, en borain, la voyelle de l’all. kufe « ne peut convenir non plus ». Ruelle propose dès lors une autre étymologie. « Cufâ et coufåde représentent vraisemblablement  l’ancien français cufart, cufarde paresseux, paresseuse, métaphore qu’explique le sens[20] » : ce grand panier serait donc supposé se balancer paresseusement dans le bure. Ceci expliquerait le -u - du borain et montois cufâ - mais pas le -ou- du liégeois. Rivalité phonétique des bassins miniers ! D’autre part, les dérivés liégeois de coûve  — coûv’lète, coûv’lêye, coûv’lî — offrent tous cette particularité que le -v- est suivi d’une consonne et soutient en quelque sorte un e muet qui s’élide, ce qui différencie ces mots de coufâde. On comprend que l’hypothèse de Ruelle n’ait pas été retenue.

Morand ajoute  que les plus grands paniers « sont suspendus aux quatre encoignures, par de fortes chaînes réunies ensemble par un anneau, et attachées à leur point de réunion à une grosse chaîne au moyen de laquelle ils s’enlèvent ». Collart-Sacré nous apprend que cet anneau était appelé habadia et qu’il « réunissait les quatre codzeis ou chaînes d’angles par deux crochets[21] ». Habadia, dit Haust, est probablement un « mot de création fantaisiste, pour désigner un assemblage rudimentaire ». Il signale aussi que c’est le nom d’un personnage féminin des Hypocondes, opéra-comique wallon de 1758. Morand écrit, à propos de la figure 5 de la planche XII, que les quatre chaînes de fer « se réunissent dans un crochet, lequel termine l’un des bouts d’une chaîne plus forte, nommée Cotzée » (illustration 9, plus haut)[22].

Quand on atteint le fond du bure, on touche au dèye, au « ‘mur’ de la couche de houille », au « ban de roche sur lequel repose la couche » (Haust, DL). D’où le proverbe bon teût, bon dèye, bèle vonne è mèy « tout va bien, tout est pour le mieux ». Morand emploie une seul fois le mot sous la forme deille.

À partir de là, il s‘agit d’exploiter la couche de houille en la poursuivant par des cwèst’rèces, c’est-à-dire des galeries transversales qui s’articulent au beûr, au puits, comme les « côtes », les cwèsses du corps humain. L’ouvrier  se sert d’une hav’rèce « espèce de pic aplati » qui sert à haver le charbon pour en faciliter l’abattage. On pourrait remonter ici au latin excavare, qui donne le lieu-dit Xhavée, èl Havêye à Wandre, pour désigner un « chemin creux », produit d’une excavation. Mais Haust pense plutôt à une origine néerlandaise : schaven « racler ».

Quand il  travaille « à l’entame de la veine », écrit Morand,l’ouvrier commence par une « ouverture que les Xhaveurs  appellent une choque », du verbe tchôkî, tchoûkî[23].Haust donne l’expression : l’ouvrier tchôke li broke [la « broche »] è trô d’vant dèl tchèssî a côps d’ ma [« à coups de mail, lourd marteau à long manche » (DL, s. v° tchôke, broke, ma). On sait comment la broke « broche » a fini par désigner les brokes, l’argent.

Une fois les blocs de houille dégagés (je passe des étapes), il faut amener ceux-ci au chargeage, au pied du bure. C’est la fonction de ceux que Morand appelle les hiercheurs[24].Les lecteurs de Germinal de Zola auront reconnu ces ouvriers qui sont chargés de hèrtchî ou hièrtchî ou encore hètchî « traîner » les wagonnets que nous appelons aujourd’hui  bèrlin.nes, mot qui désignait au XVIIIe siècle une « sorte de carrosse, autrement suspendu que les carrosses ordinaires ». Ce type de voiture fut « construit et mis à la mode vers 1670 par un architecte du prince électeur de Brandebourg », d’où le nome de « voiture de Berlin[25] ». Le mot s’est employé par analogie dans le vocabulaire de la houillerie au XIXe siècle — d’où son absence chez Morand.

Comment appelait-on donc ces traîneaux que montrent les planches VIII et IX (illustrations 10 et 11) ? Il faut distinguer, dit Morand[26]. La figure A de la pl. VIII représente un batch « bac ». Il a « vingt-quatre pouces de longueur sur quinze de large » : soit 24 X 2,5 cm. = 60 cm. sur environ 15 x 2,5 = 37 cm. « Le tout est renforcé par des pièces de fer appelées royons » : Haust traduit ce dérivé de rôye « raie » par « patin de fer du bac de hercheur ». On se sert du bac, ajoute Morand, « pour amener le charbon au bure par le moyen d’un fort anneau placé sur le devant, et qui reçoit un crochet ».

La figure B de la même planche représente un « Vay », c’est-à-dire un « veau », w. vê. C’est « la moitié d’un Bage qu’on aurait partagé en deux dans sa longueur », « de manière que dans sa partie de face par laquelle on le tire, il a moins de hauteur que dans sa partie de derrière ». Parfois, il amène le charbon « au pied de la buse du bure, en même temps qu’un autre Coffre monte dans le bure ». Aussi a-t-il un « gros anneau de fer » auquel s’attache une chaîne qui le lie à l’autre coffre.


Illustration 12


Illustration 13.

La planche IX montre le charriot appelé « sployon des Hiercheurs », mot wallon qui désigne en général un « traîneau » notamment utilisé par les enfants pour « glisser sur la neige ». Le mot vient de l’anc. haut all. slito.

Sur la planche IX, on voit d’abord le « met » au n° 2 : le  « pétrin », fr. « maie »  et de là « caisse de la berlaine ». C’est une « espèce de petit caisson étroit » dont le fond est percé « pour recevoir une cheville de fer » qui le tient à un « train à roues » sur lequel le est monté. Ce train à roues s’appelle galiot « petite galère » qui a « cela de remarquable, qu’étant destiné à parcourir les galeries inclinées, les roues de devant » « sont toujours plus petites que les roues de derrière, selon la pente du terrain ou de la veine ». Il ne faut pas que l’ensemble soit trop incliné, pour éviter les pertes de chargement .

Le galiot est donc ce chassis de fer que représentent les figures 3, 4, 5. Les essieux sont d’une forme recourbée qui cale en quelque sorte le mê. Il ne faut pas que celui-ci glisse. L’essieu arrière, à la figure 4, comporte donc « une longue clavette de fer pointue » qui entre dans le mê. On retrouve cette « clavette » à la figure 3 ; les « deux petits trous » de la partie cintrée servaient-ils aussi à bloquer le mê ? À l’avant, on voit « un fort anneau » auquel on attache une corde pour tirer l’ensemble (fig. 7). Telle est la tâche de hiercheurs. En voilà une belle invention qui devrait impressionner les enfants amateurs de construction.

Morand écrit à propos des hiercheurs : « C’est le premier ouvrage de houillerie, par lequel on fait commencer les enfants à l’âge de neuf à dix ans ; cet apprentissage, accommodé surtout à leur taille, qui ne les oblige point de se trop courber, consiste à traîner et à amener les houilles depuis la taille jusqu’au chargeage, et jusqu’à la buse du bure ; quelquefois à traîner les tonneaux remplis d’eau pour aller les vuider : pour les former à  cet exercice, on leur attache à chaque main une espèce de petite sellette de quatre à cinq pouces ».  Le mot de hiercheurs, comme je l’ai dit, apparaît dans  Germinal. Au début du roman, quand Etienne Lantier cherche du travail, il rencontre le vieux Bonnemort, qui  lui dit avoir été occupé à la mine depuis trop longtemps. « Longtemps, ah ! oui !... Je n’avais pas huit ans, lorsque je suis descendu, tenez ! juste dans le Voreux, et j’en ai cinquante-huit, à cette heure [wallon à ç’teûre]. Calculez un peu… J’ai tout fait là-dedans, galibot d’abord [ jeune manœuvre employé au service des voies dans les houillères ], puis herscheur, quand j’ai eu la force de rouler, puis haveur pendant dix-huit ans [mineur qui entaille les roches pour permettre l’abattage][27] ». On voit que Zola avait raison d’attribuer à de très jeunes enfants un emploi important de la mine, que Morand, au XVIIIe siècle, confie à des enfants âgés de neuf à dix ans.

Les « hiercheurs » dit Morand, sont aussi quelquefois affectés au transport de l’eau qui envahit la mine : il nous offre des gravures représentant les tonneaux dont ils se servent (« Ustencils pour les eaux », illustration 14).


Illustration 14.

Morand écrit que dans la méthode « de conduire l’airage », l’air « doit se partager en deux ». « Il arrive cependant quelquefois qu’on ne veut faire aller le vent que d’un seul côté : la chose est toute simple, on prend des fouayes, ou toutes autres décombres qui se trouvent sous la main, et avec ces matières on bouche un des niveaux du bure[28] ». Par ailleurs, pour régler « « la communication de l’air d’une mine à  l’autre », les ingénieurs liégeois font appel à une « espèce de double ou de triple mur » formé avec des « stouppures » et des « fouayes [29].

On connaît dans la vallée du Geer, le wallon stou pour désigner la  « paille destinée au tressage », que l’on travaillait avec l’ustèye inventé par l’abbé Ramoux déjà cité. Cette paille  pouvait bien entrer dans la composition d’un « mortier de glaise et de paille hachée », avec la fouwaye : tout le monde connaissait ce terme pour désigner la « houille fine », le « poussier de charbon » dont on faisait autrefois les briquètes, comme on le voit aux planches  LXI n° 1 et 2 (illustrations 15 et 16).


Illustration 15.


Illustration 16.

Morand explique : « lorsqu’on travaille une veine de houille dans la mine », on détache « avec de gros  quartiers » « une grande quantité  en poussier ou en éclats » qui peuvent « facilement être ramassés à la main ou à la pelle ». Ces débris subissent Liège la préparation suivante. Il faut d’abord « retrancher autant que faire se peut les gangues et les triguts » : « les premières pourraient éclater dans le feu, s’élancer dans l’appartement, et inquiéter ». On obtient ainsi « ce qu’il y a de plus menu, appelé fouage ou del fouaye, qui n’a besoin pour être achevé d’être réduit encore en grosse poussière, que de  pieds d’hommes ou de chevaux » — ou plutôt de femmes. Cette poussière est ensuite pétrie avec de « l’arzée » « argile » ou de la « dielle », « derle, argile blanchâtre », probablement d’un gaulois *dergila, avec une diphtongaison typique en wallon liégeois : voir fr. perdre > piède, perle > pièle, persil > pièrzin, etc. Ce mélange est réalisé « dans des proportions relatives à la qualité du  charbon que l’on emploie ». Il est ensuite mis « en hochets » au moyen d’une foûme å hotchèts « forme à hochets ».

Il est question de la fouwaye  et de la dièle dans  une chanson célèbre de Fuss, Picard et Leroy sur Lès feumes di Lîdje, que l’on traite comme des bêtes de somme[30] illustration 17) :


Illustration 17.

Gn-a-t-i de 1' fouwaye à tripler ?
Hay ! bot'rèsse, vosse truvèle !
D'vins vosse bot, so vos reins cassés,
gn-a pus d' cint lîves di dièle !
Vosse visèdje, mutwèt bê-z-èt fin,
èst neûr come li tch'minêye.
Awè, våt mî, vormint,
d'èsse on tchin
qu'à Lîdje d'èsse ine feum’rèye !
Y a-t-il du poussier à fouler aux pieds ?
Allons ! hotteuse, votre pelle !
Dans votre hotte, sur votre dos cassé,
il y a plus de cent livres de derle !
Votre visage, peut-être beau et fin,
est noir comme la cheminée.
Oui, il  vaut mieux, vraiment,
d’être un chien
qu’à Liège une bonne femme !

Il est aussi question de la fabrication des hotchèts dans la plus célèbre pasquille de notre poète de Herstal Félix Chaumont : Li côp d’ pid qui fêt l’ bon hotchèt (1869 ; illustration 18).


Illustration 18.

Sé-dje si v's-avez k’nohou Bêtri?
C’èsteût, so mi-åme, ine bèle bot’rèsse!
Måy deûs pus francs-oûy n'ont r'glati
divins 1'ombe d'on fris′ norèt d' tièsse.
Fwète à bouhî on fwért ome djus,
djintèye come on n’ såreût l’èsse pus

èt pwis l' coûr so s' min…
Mins i n’ faléve nin
èl fé måv'ler,
ca vos v's-årîz fêt d'zawourer !
Djèl veû todi
qwand, so s' mwèrtî,
li pogn so l' hantche, toûrnant
doûç'mint,

tapant ine lawe di tins-in tins,  
èle dinéve, tot mostrant s' molèt,
li côp d' pîd qui fêt l’ bon hotchèt.
ais-je si vous avez connu Béatrix ?
C’était, ma foi, une belle hotteuse !
Jamais deux yeux plus hardis n’ont brillé
Dans l’ombre d’un si frais d’un fichu.
Forte à mettre un fort homme à terre,
courageuse comme on ne saurait l’être davantage
et puis le cœur sur la main…
Mais il ne fallait pas
la mettre en colère,
car vous auriez été mis en pièces !
Je la vois toujours
quand, sur son mortier,
le poing sur la hanche, tournant doucement,
jetant une raillerie de temps en temps,
elle donnait, tout en montrant le mollet,
le coup de pied qui fait le bon « hochet ».

Je dois vous faire grâce de la suite, bien connue : Béatrix est amoureuse de François le charretier ; elle l’aimait come on inme ås prumîres brîhes, « comme on aime aux premières poussées de l’amour ». Mais le vaurien, le napê, se montre un jour bras-dessus bras-dessous avec une autre, alors que Béatrix trip’léve rowe Grétry/ li mårdi dèl fôre à Tchênêre, travaillait rue Grétry, le mardi de la fête de Chênée. Lontins èle si sinta d’ sseûlêye. / Mins l’ pôve n’a nin l’ timps d’ plorer : / i fåt qu’on magne, I fåt ovrer : « Longtemps elle se sentit toute seule. / Mais le pauvre n’a pas le temps de pleurer:/ il faut qu’on mange, il faut travailler. » Cette chanson de l’armurier Chaumont est vraiment très belle et on devrait l’apprendre dans nos écoles. Elle se chantait sur l’air : « Je suis le plus gros vigneron. » Je ne suis pas arrivé à le trouver.  

Félix Chaumont m’oblige à un regret qui est aussi un aveu. Nous avons oublié Chaumont, de même que Jean-Guillaume Delarge, quand nous avons organisé en 1975 l’exposition des Quatre poètes wallons de Herstal, en préférant Forir, Defrecheux, Jean Lamoureux, père de Rita Lejeune, et Jean Dessard. Je l’avais oublié comme j’ai parfois négligé la littérature wallonne pour des recherches dans d’autres domaines. Ni Chaumont, ni Delarge n’ont une notice dans Wikipedia.

On a parlé plus haut des problèmes d’aération.  À côté de ceux-ci, l’évacuation de l’eau constitue un autre problème majeur de l’exploitation du charbon. Je terminerai mon exposé par un récit que reproduit Collart-Sacré. Le 14 février 1684, une catastrophe frappa la fosse dite Crève-cœur[31]. Cette houillère relevait de la concession de la Petite Bacnure, une des quatre grandes concessions qui s’étendaient sur Herstal, Vottem et Milmort[32].

Le premier d’août seize cent huitante quatre, comparurent pardevant nous, la haute cour et justice de la franche baronnie de Herstal, Guillaume Gilbert, Nicolas et Louis Hamaide, frères, et Gérard Radoux, lesquels étant requis par le sieur Pierre Issac, drossart [bailli, officier de justice] de la susdite baronnie, de dire et déclarer la pure et sincère vérité touchant le laps de temps qu’ils ont été détenus et environnés d’eawe [d’eau] dans la fosse et houillerie [houillère] appelée Crèvecoeur, étante en la Préalle, cette juridiction, ont dit et déclaré cela avoir arrivé en la forme et matière  suivante, savoir :
Que le 14e jour de février ença, étant dévalés [descendus]en ladite houillerie, qui était de la profondeur de 21 toises  [une toise égalant six pieds, soit 6 x 30 cms, c’est-à-dire 1, 80 m., ce qui donne pour la fosse une profondeur d’environ 36 mètres], environ les deux heures après minuit, et y [ayant] travaillé jusques aux environs de huit heures du matin ; à laquelle heure, Jaspar Radoux, leur compagnon, ayant percé à des vieux ouvrages remplis d’eau de la fosse appartenant à Gérard  Godin et autres, causa une tel débordement que celui-ci en fut au même instant submergé ; et lesdits comparants n’ayant d’autre recours que de se sauver sur une montée [une montée en escalier, wallon montêye], là où ils ont été détenus depuis ledit quatorzième de février jusque au neuvième mars suivant aux huit heures du matin, qui font 24 jours et 6 heures : pendant quel temps ils ont prié et réclamé Dieu, la Vierge et tous les Saints, à cause qu’il n’espéraient d’en jamais sortir, tant pour les grandes froidures qu’à cause qu’ils n’avaient [rien] à manger, outre qu’il n’y avait la moindre clarté…

Tandis qu’il priait, le même Guillaume  Gilbert crut sentir « plusieurs fois quelque chose qui le touchait, et en même temps celui-ci se trouvait réchauffé ». Il crut aussi sentir qu’on enlevait les pierres, ce qui le déterminait à « rencourager ses compagnons en leur disant » : « Courage, mes camarades, nous sortirons ». Aussi ces derniers grattaient-ils « avec leurs mains le die du fond  où ils étaient et firent une petite fossette qui se remplit d’eau, de laquelle ils en burent quantité de fois, et en même temps, ceux-ci se trouvaient réfectionnés et refoircés ». Pendant ce temps-là, « quantité de bonnes gens » travaillèrent pendant huit jours à faire s’écouler l’eau, avec l’appui des maîtres de la fosse, qui « ne croyaient et n’espéraient pas de les ravoir en vie ». Quand ils furent délivrés, les ouvriers ne croyaient avoir été « retenus que huit à neuf jours »… La catastrophe ne manque pas de rappeler celle qui frappa Hubert Goffin et son fils Mathieu, avec 127 autres mineurs par une invasion des eaux dans une houillère près de Liège. Je dois laisser pour une autre fois, a l’ wåde di Dieu et d’ sint Lînå, disaient nos mineurs au moment de descendre dans la mine, l’évocation de cet épisode qui suscita des pièces de théâtre et fut mis en musique à Paris[33].


NOTES

[1] Conférence donnée au Musée communal de Herstal le 26 février 2017.
[2] La libre seigneurie de Herstal, Liège : Thone ; 1927, t. I, p. 105-106.
[3] Vocabulaire philologie et technologique de l’usage moderne dans le bassin de Seraing-Jemeppe-Flémalle, Liège : Vaillant-Carmanne, 1925.
[4] Première partie. Du charbon de terre et de ses mines, [Paris : Desaint et Saillant], 1768, p. i. (Descriptions des arts et métiers, faites ou approuvées par Messieurs de l’Académie royale des Sciences).
[5] Par ex., p. 255.
[6] Dictionnaire liégeois, Liège : Vaillant-Carmanne, 1933.
[7] Ibid., p. 86.
[8] http://hachhachhh.blogspot.be/2014/01/les-ruines-du-bouxhtay-le-plus-beau.html. On regrette de n’avoir pu utiliser ici : André De Bruyn, Anciennes Houillères de la région liégeoise, Liège : Dricot, 1988 ;  Claude Gaier, Huit siècles de houillerie liégeoise, histoire des hommes et du charbon à Liège, Liège : Éditions du Perron, 1988.
[9] P. 97.
[10] Ortolang. Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales - http://www.cnrtl.fr/etymologie/baume.
[11] « Différens degrés de pendages des veines ; manieres de les désigner dans les travaux de l’exploitation au pays de Liège », op. cit., p. 205 sv.
[12] Étymologies wallonnes et françaises, Liège : Vaillant-Carmanne ; Paris : Champion, 1923, p. 26.
[13] Art d’exploiter, p. 219.
[14] Lettres de Liège. Littérature wallonne, histoire et politique (1630-1870), Bruxelles : Le Cri et ARLLFB, 2012, p. 35.
[15] Maurice Piron, Anthologie de la littérature wallonne (Prose et prosateurs), Liège : Mardaga, 1979, p. 90-91.
[16] Op. cit., p. 234 : « Article troisième. de la Houtte ou Houtche, et du Hernaz ».
[17] P. 98.
[18] Bruxelles : Académie royale de langue et de Littérature françaises de Belgique, 1981, p. 63.
[19] FEW, s. v° cūpa, p. 1550.
[20] FEW XVI, 429a : küffe.
[21] Op. cit., p. 97.
[22] P. 250.
[23] P. 290.
[24] P. 211.
[25] Ortolang - http://www.cnrtl.fr/etymologie/berline.
[26] P. 224-25.
[27] Germinal, Paris : Gallimard, 1978, p. 67.
[28] P. 266.
[29] Seconde partie, quatrième section, p. 974. Ouvrage publié par les soins de l’abbé Rozier, grande figure de botaniste et agronome, partisan de la Révolution.
[30] Piron, Anthologie, p. 139.
[31] P. 105-106.
[32] P. 106-107.
[33] Voir ma communication sur « Autour du charbon. Vagabondage lexical et environnemental au XVIIIe siècle », présentée le 11 février 2017 à l’Académie de langue et de littérature françaises de Belgique, sur le site de l’Académie. Je remercie Muriel Collart pour l’aide apportée dans la préparation du présent exposé et des planches qui l’accompagnent. 

[mis en ligne le 06.03.2017]

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