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Symposium du Réseau SHS du CGO
Daniel Droixhe a été intégré au Réseau Sciences Humaines et Sociales du Cancéropôle Grand Ouest (Brest, La Rochelle, Nantes, Tours). Il a présenté le 14 octobre 2016, à Nantes, une communication sur « Le traitement du cancer dans le Grand Ouest au 18e siècle », à l’invitation de Ghislaine Rolland-Lozachmeur, responsable du Réseau (MCF HFR en Linguistique, Univ. de Bretagne Occidentale), et d’Annabel Thomas, chargée de coordination du Réseau.
PRÉSENTATION
Malgré la mise en garde de J.-P. Goubert selon laquelle la distinction ou l’opposition entre « une culture traditionnelle et populaire » et « une culture savante et citadine » constitue souvent le « piège des dichotomies ressassées », on emploiera par commodité cette distinction.
Dans Soigner le cancer au XVIIIe siècle, j’ai relevé au moins trois cas de traitement de la maladie par la ciguë, conformément à la thérapie promue en 1760 par le Viennois Anton Störck. On rappellera brièvement la conception du cancer qui prévalait alors. Ces cas mettaient en jeu : Brest, Quimperlé, Pontivy, Lambale et Nantes. Le médecin nommé Lemoyne fils ou Lemoine y occupe une place centrale. On reviendra sur l’interprétation causale classique à laquelle il se réfère dans le cas d’un cancer du sein, sur sa préoccupation de fournir un remède « moins coûteux », sur sa distinction entre cancer et écrouelles à propos d’une tumeur, etc. La question de la relation entre les deux maladies est également agitée par « M. Mareschal de Rougères, maître en chirurgie à Lambale ». Le domaine de la chirurgie de marine sera abordé avec « M. Vidal, médecin à Nantes ».
Par ailleurs, j’ai entrepris une enquête sur les charlatans du cancer dans les provinces françaises, et particulièrement en Bretagne. Je traiterai d’abord du « chevalier Algaron », qui vante, dans divers prospectus, les effets d’un remède soignant différentes affections dont les « chancres et cancers ». On considèrera le dispositif théâtral du bateleur, les moyens d’accréditation employés (références à l’autorité académique, à la « séméiotique » contemporaine), les lieux où il exerçait (Saint-Malo, Brest, jusque Saint-Quentin), etc. On évoquera sa collaboration avec un autre charlatan, Grassy, qui propose son remède à Josselin, Rennes et Morlaix, en faisant état, nominalement, des malades qu’il a guéris du « cancer », ou de maladies assimilées… — Daniel Droixhe
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